Aller au contenu

Page:La Guette - Mémoires, 1856.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXXIX
Préface.

de 1646, Marsin, qui avoit été blessé l’année précédente à la bataille de Nordlingen d’un coup de pistolet dans le bras, n’étoit pas encore guéri. Les médecins lui ordonnèrent de mettre son bras malade dans la vendange pour le fortifier. « Il vint donc, dit madame de La Guette, habiter notre chaumière, six semaines durant. Il y avoit grande cour chez nous pendant tout ce temps-là, car bien des gens se tenoient heureux de l’approcher. Je faisois les honneurs de la maison le mieux qu’il m’étoit possible. Quand tout le monde étoit retiré, M. de Marsin, mon mari et moi, nous nous entretenions de toutes choses familièrement. C’étoit un grand avantage pour moi ; car il étoit fort spirituel et ne parloit le plus souvent que d’affaires considérables. » Quel thème pour un romancier ! Madame de La Guette ne pense pas seulement qu’il y ait à en dire autre chose. Elle n’ajoute pas un mot aux lignes que nous venons de reproduire.

Mais si elle n’a garde de toucher pour aucune raison et dans aucune circonstance à des faits qui lui soient étrangers, elle est toujours exacte dans ce qu’elle écrit. Elle ne se trompe jamais sur les personnes. Nous avons pu retrouver à peu près toutes celles qu’elle nomme, bien que plusieurs n’aient peut-être laissé que dans la Gazette des traces de leur passage. Elle a incontestablement une connoissance parfaite des lieux à travers lesquels elle