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sieurs milles. Cette campagne est remplie de jardins, de vignobles et de maisons agréables : ce qui rend la perspective charmante. Il tombe des montagnes une abondance de belles eaux, qui sont conduites assez loin par des aquéducs, et qui servent aux habitans pour arroser et embellir leurs jardins.

Funchal, dit Atkins, qui y était en 1720, est la résidence du gouverneur et de l’évêque, et forme une ville grande et bien peuplée : elle a six paroisses, plusieurs chapelles, trois monastères d’hommes, et trois de l’autre sexe. Les religieuses sont moins resserrées à Funchal qu’à Lisbonne ; elles ont la liberté de recevoir les étrangers, et d’acheter d’eux toutes sortes de bagatelles. Le collége des jésuites est un fort bel édifice. À l’égard des habitans, c’est un mélange de Portugais, de Nègres et de Mulâtres, que le commerce rend égaux, et qui ne font pas difficulté de s’allier par des mariages.

On convient généralement que l’air de Madère est excellent. Ovington assure qu’il est fort tempéré, et que le ciel y est presque toujours clair et serein. Il observe, à cette occasion, que les climats qui sont comme Madère entre le 30e. et le 40e. degré de latitude, étant exempts des excès de froid et de chaud, sont non-seulement les plus délicieux, mais encore les plus favorables à la santé.

Moquet parle de Madère comme du plus charmant séjour de l’univers. L’air, dit-il, y