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la pointe vient ensuite à s’élargir. Enfin le 20 il mouilla dans la rade de Currisal, sur seize brasses, à un quart de mille du rivage.

Un de ses gens nommé Potter, lui demanda la permission de se rendre à terre dans le canot, pour en apporter de l’eau fraîche. Il y consentit ; et, se sentant accablé de sommeil, il donna ordre à l’autre de veiller jusqu’au retour de son compagnon ; après quoi il se mit à dormir. S’étant éveillé en sursaut, il appela son homme, qui ne lui fit point de réponse. Il se leva pour le chercher, et l’ayant trouvé endormi sur le tillac, il s’aperçut, en jetant les yeux autour de soi, que le courant l’avait éloigné de l’île. Sa surprise fut extrême. Il se voyait exposé aux flots pendant toute la durée des ténèbres, et dans une situation plus dangereuse que jamais, sans espérer que Porter pût le rejoindre. Cependant, le jour étant venu l’éclairer, il trouva le moyen, avec beaucoup de peine, de gagner une baie sablonneuse que les habitans nomment Pattalio, où il jeta l’ancre le 22 de novembre, sur six brasses d’un beau fond de sable.

Vers le soir, il lui vint sept Nègres de Paraghisi, qui lui apportèrent une petite provision d’eau de la part du gouverneur de Saint-Nicolas. Ils l’assurèrent qu’il pouvait s’approcher de Paraghisi aussitôt que la marée descendante serait passée, c’est-à-dire, dans l’espace d’une heure ; et lorsqu’il leur parla d’attendre un de ses gens qui était resté à Currisal, ils