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qui ne leur permettent pas de voler bien loin. Elles sont si fortes, qu’un homme aurait peine à les tenir. Leur bec est épais, mais tranchant, leur cou long et mince, et leur tête fort petite pour la grosseur du corps. Le mâle a sur la tête une sorte de petite crête de la couleur d’une noix sèche et fort dure. Des deux côtés, on lui voit une espèce d’oreille ou d’ouïe rouge. Mais la poule n’a aucun de ces ornemens. Le plumage des pintades est tacheté fort régulièrement de gris-clair et foncé. Elles se nourrissent de vers ou de cigales, qui sont en abondance dans l’île de Mayo. Leur chair est douce, tendre et fort agréable. Les unes l’ont blanche, d’autres noire ; mais les deux espèces sont également bonnes. Les habitans n’emploient que des chiens pour les prendre ; et cette chasse est d’autant plus aisée, qu’outre la pesanteur de leur vol, elles sont ordinairement deux ou trois cents dans une seule bande. Si on les prend jeunes, elles s’apprivoisent autant que les poules.

Quoique le poisson ne soit pas dans la même abondance à Mayo qu’à Bona-Vista, le dauphin, la bonite, le mulet, le poisson d’argent, etc., ne manquent pas dans la baie. On observe même que la mer a peu de lieux plus favorables pour le filet. D’un seul coup, on peut amener au rivage des douzaines de grands poissons, la plupart d’un pied et demi ou deux pieds de longueur. Il s’y trouve aussi des tortues ; et chaque jour on y voit paraître quelques petites baleines.