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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/40

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Portugais, encouragés par leurs victoires sur les Maures d’Afrique, longèrent la côte occidentale de cette partie du monde, et découvrirent Madère et les Açores. La beauté de la première de ces îles, stimula leur ardeur pour les nouvelles conquêtes, et voyant au Sud une mer sans bornes, ils poursuivirent leurs découvertes le long de l’Afrique ; cette suite de pays habités par les Nègres, infestés par les animaux féroces, et riches en poudre d’or et en productions de diverses espèces, se déroula successivement aux yeux étonnés de leurs navigateurs, et en 1486, environ cinquante ans après leur arrivée à Madère, Vasco de Gama découvrit le cap de Bonne-Espérance. Ce ne fut qu’alors que l’on connut l’étendue de l’Afrique, et la possibilité d’arriver à l’Inde, en doublant l’extrémité de cette partie du monde. Les Portugais ne tardèrent pas, en effet, de longer aussi la côte orientale de l’Afrique, et de retrouver les mers et les côtes de l’Asie, connues de ceux qui avaient fait le voyage de l’Inde par la mer Rouge, l’ancienne route du commerce. L’Inde même ne fut bien connue, que lorsqu’on eut commencé à s’y rendre par le Cap de Bonne-Espérance ; les îles de la mer des Indes, que l’on exploita ensuite, offrirent au commerce des articles rares, qui furent dès lors très-recherchés en Europe ; les Portugais poussèrent leurs voyages de découvertes jusqu’en Chine et jusqu’aux terres australes ; depuis l’Europe, jusqu’à ces contrées éloignées, ils établirent des colonies, des forts et des