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cain, qu’on chargea de faire ce voyage, alla jusqu’à Jérusalem ; mais, ne sachant pas l’arabe, il désespéra du succès, et revint en Portugal. Il fut remplacé par un gentilhomme nommé Covilham, qui eut ordre aussi de découvrir les états du Prêtre-Jean, et de prendre des informations sur le commerce de l’Inde et sur les pays d’où venaient les drogues et les épices qui avaient fait la fortune des Vénitiens. Covilham se rendit à Alexandrie, et de là au Caire. Une caravane de Maures de Fez le conduisit à Tor, sur la mer Rouge, au pied du mont Sinaï, où il acquit quelques lumières sur le commerce de Calicut. Il fit voile à Aden, à Cananor, à Goa. La mer des Indes vit pour la première fois un Portugais. Il reprit sa route par Sofala, sur la côte orientale d’Afrique, pour y visiter les mines d’or. Il revint à Aden, remonta jusqu’à l’entrée du golfe Persique, s’arrêta quelque temps à Ormuz, et, retournant par la mer Rouge, arriva dans les états du Prêtre-Jean. Il fut retenu dans cette cour jusqu’à l’arrivée d’un ambassadeur de Portugal. Le roi d’Abyssinie, de son côté, en fit partir un pour Lisbonne. Mais cette correspondance n’eut point de suites. La découverte du cap de Bonne-Espérance avait fait naître d’autres idées. On avait déjà un commerce d’or, d’ivoire et d’esclaves avec les peuples du Sénégal, de Tocrour et de Tombouctou ; un comptoir à Ouadem à l’est d’Arguin, et des liaisons établies sur toute