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perdu un monde, sans qu’il fallût y joindre encore le remords d’un crime !

Emmanuel, résolu de faire un dernier effort pour s’ouvrir la route des Indes, jeta les yeux sur Vasco de Gama, gentilhomme de sa maison. Il fit présent au nouvel amiral du pavillon qu’il devait arborer, sur lequel était la croix de l’ordre militaire du Christ ; et c’est sur cette croix que Gama fit serment de fidélité. Il reçut du roi des lettres pour divers princes de l’Orient, entre autres pour le samorin de Calicut ; et, partant de Bélem, il mit à la voile, le 8 juillet 1497, avec trois vaisseaux et cent soixante hommes. Les moindres détails acquièrent un degré d’intérêt dans un voyage devenu si célèbre, et l’une des grandes époques de la navigation. Les trois vaisseaux se nommaient le Saint-Gabriel, le Saint-Raphaël et le Berrio. Les deux capitaines qui accompagnaient l’amiral étaient Paul de Gama son frère, et Nicolas Nugnez. Son pilote, Pedro de Alanguez, avait fait la route avec Diaz. Ils étaient suivis d’une grande barque chargée de provisions, commandée par Gonzale Nugnez, et d’une caravelle qui allait à la Mina sous le commandement de Barthélémy Diaz. Une tempête les sépara de l’amiral à la vue des Canaries. Ils se rejoignirent huit jours après au cap Vert. Le lendemain ils jetèrent l’ancre à San-Iago, l’une des îles du cap, et prirent quelques jours pour radouber leurs vaisseaux. Diaz