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reprit la route du Portugal, et la flotte reprit la sienne. On souffrit beaucoup de mauvais temps, jusqu’à perdre souvent toute espérance. Le 4 novembre, Gama découvrit une terre basse qu’il côtoya pendant trois jours. Le 7, il entra dans une grande baie qu’il nomma Angra de Santa-Helena. Il ne put tirer aucune lumière des habitans de la côte sur la distance où l’on pouvait être du cap de Bonne-Espérance. Il fut même attaqué par les Nègres , et eut quelques soldats blessés. Il remit à la voile le 16, et le 18 au soir il découvrit le cap ; mais le vent, venant du sud-est, était absolument contraire. Il devint un peu plus favorable pendant la nuit. On continua de faire voile jusqu’au 20, et dans cet intervalle on doubla le cap. Les Portugais découvrirent au long de la côte une grande abondance de bestiaux, et dans l’éloignement des habitations qui leur parurent couvertes de paille ; mais ils n’en virent aucune sur le rivage. Le pays leur parut beau, couvert d’arbres, et entrecoupé de rivières. Le 24, ils arrivèrent à Angra de San-Blas[1], soixante lieues au delà du cap. Gama fit venir les Nègres au bruit des sonnettes, et leur donna quelques bonnets rouges pour des bracelets d’ivoire. Ils lui amenèrent des bœufs et des moutons quelques jours après, et commencèrent à jouer de

  1. C’est en cet endroit que l’auteur de l’Histoire des Voyages dit qu’on trouva une grande quantité de loups marins, animaux si furieux, qu’ils se défendent contre ceux qui les attaquent. Cette phrase est bien extraordinaire.