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de trente-cinq. On leur donna un Chinois et Wettevri pour les commander ; le premier en qualité de sergent, l’autre pour veiller sur leur conduite et leur apprendre les usages des Coréens.

La curiosité porta la plupart des grands de la cour à les inviter à dîner pour les faire danser à la manière hollandaise. Mais les femmes et les enfans étaient encore plus impatiens de les voir, parce que le bruit s’était répandu qu’ils étaient d’une race monstrueuse, et que pour boire ils étaient obligés de se lier le nez derrière les oreilles. L’étonnement augmenta lorsqu’on les vit mieux faits que les habitans du pays. On admira particulièrement la blancheur de leur teint. La foule était si grande autour d’eux, que, dans les premiers jours, à peine pouvaient-ils se frayer un passage dans les rues, ou trouver un moment de repos dans leurs huttes. Enfin le général arrêta cet empressement par la défense qu’il fit publier d’approcher de leurs logemens sans sa permission. Cet ordre était d’autant plus nécessaire, que les esclaves mêmes des grands portaient la hardiesse jusqu’à les faire sortir de leurs huttes pour s’en amuser.

Au mois d’août, on vit arriver un envoyé tartare, qui venait demander le tribut. L’auteur, sans expliquer ici les motifs du roi, raconte que ce prince fut obligé d’envoyer les Hollandais dans une grande forteresse, à six ou sept lieues de Sior, et de les y laisser jus-