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dans toutes les provinces de l’empire. En général, le goût en est excellent, et ne le cède point à celui de nos meilleures figues sèches. Celui de la province de Chen-si n’est pas moins bon, quoique l’espèce soit plus petite, et que l’arbre ne demande aucune culture. Malheureusement il ne croît qu’à la Chine, et nulle part avec tant d’abondance que dans la province de Chang-tong. Le sou-ping de Boim en doit être une espèce.

On remarque une singularité dans l’arbre que les Chinois nomment mui-chu, et qui porte un petit fruit aigre que les femmes et les enfans aiment beaucoup : séché et mariné, il se vend comme un remède pour aiguiser l’appétit. L’arbre est fort gros : on est étonné de le voir en fleur vers le temps de Noël.

Les Chinois nomment le fruit à pain, déjà décrit, pa-lo-mye.

Le chi-tsé porte à Manille le nom de chiqueis, et celui de figocaque parmi les Portugais. C’est une grosse baie dont la chair est douce et agréable, et si molle dans sa maturité, qu’en y faisant un petit trou, on la suce entièrement. Elle est de la couleur d’un beau pavot rouge. Ce fruit mûrit vers le mois de septembre, et vient en abondance ; quelques-uns même seulement au mois de décembre. On fait sécher ce fruit au soleil, et on le sert sur toutes les tables. En le faisant tremper une nuit dans le vin, il se couvre d’une sorte de sucre qui se vend à part, et qui, mêlé avec