Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On parle dans ces îles trois langues différentes, qui ne sont ni la chinoise ni la japonaise ; le langage de la Grande-Île est le même que celui des îles voisines ; mais il est différent de celui des îles du nord-est, et de celui des îles de Pa-tchong-chang et Tay-ping-chang. Il est néanmoins dans les trente-six îles beaucoup de personnes qui parlent la langue de la Grande-Île, et qui servent d’interprètes. Ceux qui étudient connaissent les caractères chinois, et par les moyens de ces caractères, ils peuvent se communiquer leurs idées.

Les bonzes répandus dans le royaume ont des écoles pour apprendre aux petits enfans à lire selon les préceptes des alphabets japonais, surtout de celui qu’on appelle Y-ro-fa. Il paraît même que les Japonais étaient autrefois en grand nombre à Lieou-kieou, et que les seigneurs de cette nation s’étaient emparés de l’île : de là vient sans doute que beaucoup de mots japonais se trouvent dans la langue de la Grande-Île.

Les bonzes, pour la plupart, connaissent aussi les caractères chinois. Les lettres qu’on s’écrit, les comptes, les ordres du roi sont en langage du pays et en caractères japonais ; les livres de morale, d’histoire, de médecine, d’astronomie ou astrologie, sont en caractères chinois. On a aussi dans ces caractères les livres classiques de la Chine, et ceux de la religion de Fo.