pendant dix-sept mille huit cent deux ans. Mais, sans nous arrêter à des fables peu intéressantes, passons à l’époque de la découverte de cet archipel, et à la manière dont il est passé sous la domination des empereurs de la Chine.
Avant l’année qui correspond à l’an 605 de l’ère chrétienne, l’histoire chinoise ne fait nulle mention de Lieou-kieou. Cette île, celles de Pong-hou, de Formose et autres voisines, étaient comprises sous le nom général de barbares orientaux.
Ce fut donc en l’an 605 que l’empereur Yang-ti, ayant ouï dire qu’il y avait à l’est de ses états des îles dont le nom était Lieou-kieou, voulut en connaître la situation. Ce prince y envoya des Chinois ; mais cette tentative fut inutile. Faute d’interprètes, ils ne purent acquérir les connaissances qu’ils étaient allés chercher. Ils amenèrent seulement avec eux quelques insulaires à Sigan-fou, capitale de la province de Chen-si, et séjour de la cour sous la dynastie des Soui.
Par bonheur, un envoyé du roi du Japon se trouvait alors à la cour. Cet ambassadeur et les gens de sa suite reconnurent tout de suite que ces hommes, nouvellement arrivés, étaient des insulaires de Lieou-kieou. Ils parlèrent de ce pays comme d’une contrée pauvre et misérable dont les habitans étaient des barbares. L’empereur de la Chine apprit ensuite que la principale île était à l’est de Fou-tcheou-fou, capitale du Fo-kien, et qu’il ne fallait que