qu’on y reconnaissait des lois fixées pour les mariages et pour les enterremens ; qu’on y avait du respect pour les ancêtres défunts ; qu’on gardait exactement le deuil. Dans les grandes cérémonies consacrées aux esprits, on immolait une personne à leur honneur (coutume qui fut ensuite abolie). On battait ceux qui étaient coupables de quelque faute, et si le crime méritait la mort, le coupable était assommé à coups de massue.
Après l’invasion dont nous venons de parler, les empereurs de la Chine ne songèrent plus à se rendre tributaire le royaume de Lieou-kieou jusqu’en 1291, que Chi-tsou, de la dynastie des Yven, voulut faire revivre les prétentions d’Yang-ti sur Lieou-kieou, et donna ordre d’équiper une flotte pour aller subjuguer cette île. Mais cette expédition, après avoir relâché à la côte occidentale de Formose, revint, sous divers prétextes, dans les ports de Fo-kien. Cependant, les marchands chinois ne laissaient pas d’aller commercer à Lieou-kieou.
Enfin, en 1372, Hong-hou, fondateur de la dynastie des Ming, envoya un grand de sa cour à Tsay-tou, roi de Lieou-kieou, pour lui faire part de son avénement à l’empire. Cet ambassadeur s’acquitta de sa commission avec tant de dextérité, et sut si bien s’insinuer dans l’esprit du roi, qu’il lui persuada de mettre son royaume sous la protection de la Chine. En effet, ce prince en demanda l’investiture à Hong-hou.