L’empereur, charmé du succès de cette démarche, reçut avec distinction les envoyés de Tsay-tou. Il leur fit de grands présens, et les chargea d’en remettre de magnifiques au roi leur maître et à la reine. Il déclara Tsay-tou, roi de Tchong-chan, tributaire de la Chine, et après avoir reçu son tribut, qui consistait en beaux chevaux, en bois de senteur, en soufre, en cuivre, en étain, etc., il donna de son côté à Tsay-tou un cachet d’or, et confirma le choix qu’il avait fait d’un ses fils pour héritier de sa couronne.
L’île de Lieou-kieou était alors divisée en trois royaumes, dont les souverains se déchiraient par des guerres sanglantes. Jaloux de la protection que Tsay-tou avait obtenue, ses deux rivaux envoyèrent aussi des ambassadeurs à Hong-hou solliciter la même faveur. L’empereur en usa avec eux comme avec Tsay-tou ; ils furent reconnus rois tributaires, et reçurent de même un cachet d’or. Hong-hou exhorta tous ces princes à éviter désormais les guerres funestes qui ravageaient leurs états et ruinaient leurs peuples, puis il fit passer à Lieou-kieou trente-six familles chinoises. Tsay-tou leur concéda un grand terrain près de Na-pa-kiang. Ce sont ces familles qui commencèrent à introduire à Lieou-kieou l’usage des caractères chinois, la langue savante des Chinois, et leurs cérémonies à l’honneur de Confucius. Les fils de plusieurs grands de la cour de Tsay-tou et des autres rois furent envoyés à Nankin pour étudier le