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tres de la Chine ne troubla en rien l’harmonie entre cet empire et Lieou-kieou. Le roi de cette île envoya des ambassadeurs à l’empereur Chun-tchi, et en reçut un sceau en caractères tartares. Il fut réglé qu’à l’avenir le roi de Lieou-kieou n’enverrait payer le tribut que de deux ans en deux ans, et que le nombre des personnes qui seraient à la suite de ses ambassadeurs n’excéderait pas cent cinquante personnes.

Khang-hi, après avoir reçu le tribut du roi de Lieou-kieou, tourna ses vues sur cet archipel avec une attention plus suivie que n’avaient fait ses prédécesseurs. Il fit bâtir dans la capitale un temple à l’honneur de Confucius, et fonda un collége pour l’enseignement de la langue chinoise ; il y établit aussi des examens pour les degrés des lettrés qui composeraient en chinois, et prit soin de faire élever à Pékin, à ses dépens, un grand nombre de jeunes gens de Lieou-kieou, afin de les instruire des usages de la Chine. Enfin il régla que désormais le roi de Lieou-kieou n’enverrait pas en tribut des bois de senteur, des clous de girofle et autres choses qui ne sont pas du cru du pays.

Dès que le roi de Lieou-kieou a rendu le dernier soupir, le prince héréditaire le fait savoir à l’empereur de la Chine. Ce monarque nomme alors un ambassadeur pour donner l’investiture au nouveau roi, ou bien il confère un plein pouvoir à l’ambassadeur de Lieou-kieou de faire cette cérémonie à son retour.