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L’ambassadeur, à son arrivée à Lieou-kieou, est reçu avec les plus grands honneurs. À un jour fixé, il va au temple de la déesse Tien-fey lui rendre des actions de grâces de ce qu’elle l’a protégé dans son voyage par mer. De là il se rend au collége impérial, et fait les cérémonies chinoises à l’honneur de Confucius. Ensuite, à un autre jour déterminé, il va en grand cortége à la salle royale où sont les tablettes des rois morts. Le roi assiste à cette cérémonie, mais seulement comme prince. L’ambassadeur fait au nom de l’empereur la cérémonie chinoise pour honorer le feu roi prédécesseur du prince régnant, et ses ancêtres. Le roi fait alors les neuf prosternations chinoises pour remercier l’empereur et s’informer de l’état de sa santé. Il salue ensuite l’ambassadeur, et mange avec lui sans cérémonie.

Quand tout est réglé pour l’installation, l’ambassadeur, avec toute sa suite, va au palais. Les cours sont remplies de seigneurs et de mandarins richement habillés. L’ambassadeur est reçu par les princes, et conduit, au son des instrumens, à la salle royale, où l’on a élevé une estrade pour le roi, et une autre pour la reine. Il y a une place distinguée pour l’ambassadeur. Le roi, la reine, l’ambassadeur, les princes, les ministres et les grands se tiennent debout. L’ambassadeur fait lire à haute voix le diplôme impérial par lequel l’empereur, après l’éloge du roi défunt, déclare et reconnaît pour roi et reine de Lieou-kieou le prince hérédi-