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cheval, et cherchent à se distinguer dans cette occasion par de superbes habits et par une nombreuse suite.

L’ambassadeur, à la porte de son hôtel, reçoit le roi avec respect, et le conduit à la grande salle, où le prince se met à genoux pour saluer l’empereur. Ensuite il fait l’honneur à l’ambassadeur de lui offrir lui-même du vin et du thé. L’ambassadeur le refuse, présente la tasse au roi, prend une autre tasse, et ne boit qu’après que ce prince a bu. Cette cérémonie achevée, le roi, avec son cortége, revient à son palais.

Quelques jours après, il nomme un ambassadeur pour aller à la cour de l’empereur remercier ce monarque : il lui envoie des présens, dont la liste est communiquée à l’ambassadeur chinois. Le jour du départ fixé, l’ambassadeur chinois prend congé du roi, qui va ensuite à l’hôtel de cet envoyé lui souhaiter un heureux voyage, se met à genoux, et fait les prosternations chinoises pour saluer l’empereur.

Durant le séjour de l’ambassadeur, le roi le fait traiter souvent, soit dans son palais, soit dans ses maisons de plaisance, soit sur les lacs et les canaux. Ces grands repas sont accompagnés de musique, de danse et de comédie, et l’on ne manque pas d’y insérer des vers à la louange de la famille impériale, de la famille royale de Lieou-kieou, et de la personne de l’ambassadeur. La reine, les princesses et les dames assistent à tous ces spectacles, mais