phes chinois ont donné à cette palissade a fait placer mal à propos dans quelques cartes la province de Liao-toung en-deçà de la grande muraille. Comme les habitans de cette province ne peuvent quitter leur pays ni entrer dans la Chine sans la permission des mandarins, ce gouvernement passe pour un des plus lucratifs. Il renfermait autrefois plusieurs places fortifiées ; mais, étant devenues inutiles sous les empereurs mantchous, elles sont tout-à-fait détruites ou à demi ruinées.
La capitale du pays se nomme Chin-yang, ou Moukden. Les Mantchous la regardent comme la capitale particulière de leur nation : depuis qu’ils sont maîtres de la Chine, non-seulement ils l’ont ornée de plusieurs édifices publics, et pourvue de magasins d’armes et de vivres, mais ils y ont laissé les mêmes tribunaux souverains qu’à Pékin, à l’exception de celui qui se nomme Lij-pou. Les tribunaux ne sont composés que de Mantchous, et tous leurs actes sont écrits en langue et en caractères mantchous ; ces tribunaux sont en effet souverains dans le Liao-toung et dans toutes les autres parties de la Mantchourie, qui sont immédiatement sujettes de l’empereur. Moukden est aussi la résidence d’un général tartare, qui a ses lieutenans-généraux, et qui commande un corps considérable de troupes de la même nation. Tous ces avantages y ayant attiré un grand nombre de Chinois qui s’y sont établis, le commerce de la Mantchourie