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est presque entièrement dans leurs mains.

La ville de Fong-hoang-tching est la meilleure et la plus peuplée. Son commerce est considérable, parce qu’elle est comme la clef du royaume de Corée. Quantité de marchands chinois que cette raison y attire ont de fort belles maisons dans les faubourgs. La principale marchandise qui s’y débite, est le papier de coton, qui est extrêmement fort et durable, mais il n’est ni bien blanc ni fort transparent. Fong-hoang-tching est gouvernée par un mandarin mantchou, sous le titre de houtongta, qui a sous lui plusieurs autres mandarins civils et militaires de sa nation.

En général, le terroir de la province est fort bon ; il produit beaucoup de froment, de millet, de légumes et de coton. Il nourrit de nombreux troupeaux de moutons et de bœufs, richesses plus rares dans toutes les provinces de la Chine. On y trouve peu de riz ; mais les pommes, les poires, les noix, les châtaignes et les noisettes y croissent abondamment dans toutes les forêts. La partie orientale qui confine avec le royaume de Corée et l’ancien pays des Mantchous, est remplie de déserts et de marécages.

Le second des grands gouvernemens est celui de Kirin-oula-hotun ; ce pays est mal peuplé. On n’y compte que trois villes, très-mal bâties et entourées d’une muraille de terre : la principale est située sur le fleuve Songari, qui, portant dans ce lieu le nom de Kirin-oula, le donne à cette ville et à toute la province ; car,