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dans la langue du pays, kirin-oula-hotun signifie ville du fleuve Kirin. C’est la résidence du général mantchou, qui jouit de tous les droits d’un vice-roi, et qui commande également les mandarins civils et militaires.

La seconde ville, nommée Pedné, est située sur le même fleuve, à quarante-cinq lieues nord-ouest de Kirin-oula-hotun ; elle est fort inférieure à la première, et la plupart des habitans sont des soldats tartares et des bannis.

La troisième ville, que la race régnante considère comme son ancienne patrie, est située sur la rivière de Hour-ka-pira, qui se décharge au nord dans le Songari-oula : on la nomme ordinairement Ningouta, quoiqu’elle s’appelle proprement Nin-gunta. Ces deux mots mantchous, qui signifient sept chefs, expriment bien l’origine de la monarchie mantchoue, qui fut commencée par les sept frères du bisaïeul de l’empereur Khang-hi. Ce prince, ayant trouvé le moyen de les réunir tous sept dans cette ville, avec leurs familles, sut bientôt se faire obéir du reste de la nation, alors dispersée dans les déserts, qui s’étendent jusqu’à l’Océan oriental, et divisée en petits hameaux, composés chacun de gens de même famille. Ningouta est aujourd’hui la résidence d’un lieutenant-général mantchou, de qui dépendent toutes les terres des Mantchous anciens et nouveaux, qui sont aussi nommés Han-hala-tase, de même que les villages des Yu-pi-ta-se, et de quelques autres peuplades encore moins