considérables, qu’on trouve en descendant vers l’embouchure du Saghalien-oula, et le long des bords de la mer.
Comme la précieuse plante du gin-seng ne croît que dans cette vaste contrée, et que les Mantchous Yu-pi-ta-se sont obligés de payer un tribut de peaux de zibelines, le commerce de Ningouta est considérable : il y attire des provinces les plus éloignées un grand nombre de Chinois. Leurs maisons et celles des soldats rendent les faubourgs quatre fois plus grands que la ville. D’un autre côté, l’empereur a pris soin de repeupler le pays en y envoyant tous les criminels chinois et tartares qui sont condamnés au bannissement.
L’avoine, qui est si rare dans tous les autres pays de la Chine, croît en abondance dans cette contrée, et fait la nourriture ordinaire des chevaux : le riz et le froment ne sont pas communs dans le gouvernement de Kirin-oula, soit parce que la terre n’y est pas propre, soit parce que les habitans trouvent mieux leur compte dans la quantité du grain que dans sa qualité. Il est difficile d’ailleurs d’expliquer pourquoi tant de pays qui ne sont situés qu’au 43e, au 44e et au 45e degré de latitude, sont si différens pour les saisons et pour les productions de la nature, des contrées de l’Europe situées sous les mêmes parallèles.
Le froid commence dans ces quartiers beaucoup plus tôt qu’à Paris, quoique sa latitude soit de 48° 50′. Les missionnaires le trouvèrent