plantes dont elle est environnée, surtout par un bouquet de grains rouges fort ronds, disposés en ombelle, dont les divisions sont portées sur un pédoncule qui s’élève du milieu des feuilles. Tel était le gin-seng que les missionnaires eurent l’occasion de voir au village de Hon-tchun, sur les frontières de la Corée : sa tige, droite, unie, était haute d’environ un pied et demi et d’un rouge noirâtre. Son sommet se divisait en trois pétioles creusés en gouttière, et disposés en cinq rayons qui soutenaient chacun une feuille composée de cinq lobes lancéolés, dentés, inégaux, d’un vert pâle et un peu veinés au-dessous.
La racine du gin-seng est la seule de ses parties qui serve aux usages de la médecine. Une de ses particularités est de faire connaître son âge par le reste des tiges qu’elle a poussées. L’âge augmente son prix, car les plus grosses et les plus fermes sont les meilleures. Les habitans de Hon-tchun en apportèrent trois plantes aux missionnaires ; ils les avaient trouvées à cinq ou six lieues de ce village.
Ce fut un spectacle nouveau pour les missionnaires, après avoir traversé tant de forêts et côtoyé tant de montagnes affreuses, de se trouver sur les bords du Tou-men-oula, et de voir des bois et des bêtes farouches d’un côté, et de l’autre tout ce que l’art et le travail peuvent produire dans les pays les mieux cultivés.
Le Toumen-oula, qui sépare les Coréens des