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Mantchous, tombe dans l’Océan oriental, à dix lieues de Hon-tchun.

Sur le bord opposé aux Tartares, les Coréens avaient bâti une bonne muraille, presque semblable à celle du nord de la Chine : elle est détruite presque entièrement vers Hon-tchun, depuis que la Corée fut désolée par les Mantchous ; mais elle subsiste encore presque entière en des endroits plus éloignés. Après le Tou-men-oula, en avançant toujours dans l’ancien pays des Mantchous, on trouve le suifon-pira, fleuve qui a aussi son embouchure dans l’Océan oriental ; il est fort célèbre parmi les Tartares, et ne mérite guère de l’être quoiqu’il soit beaucoup plus considérable que les autres rivières de ce pays.

La rivière d’Ousouri est sans comparaison la plus belle de cette contrée, autant par la clarté de ses eaux que par la longueur de son cours. Elle va se rendre dans le Sagha-lien-oula, au travers du pays des Yu-pi-ta-se, dont les villages occupent les bords. Elle reçoit quantité de grandes et de petites rivières, que les missionnaires ont insérées dans leur carte. Elle doit être extraordinairement poissonneuse, puisqu’elle fournit du poisson aux Yu-pi-ta-se pour leur nourriture et leur habillement. Ils ont l’art d’en préparer la peau, et de la teindre de trois ou quatre couleurs. Ils savent la tailler et la coudre avec tant de délicatesse, qu’à la première vue on les croirait vêtus de soie. La forme de leurs habits est d’ailleurs à la chinoise