Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/189

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Dans tout cet espace, qui est d’environ cent cinquante lieues, on ne rencontre que des villages médiocres, la plupart situés sur les bords de grands fleuves. Leur langage diffère de celui des Mantchous, qui l’appellent fiatta. Cette langue fiatta est vraisemblablement celle de tous les peuples qui habitent depuis l’embouchure du Saghalien-oula jusqu’au 55e degré de latitude, c’est-à-dire jusqu’aux dernières limites de l’empire chinois, dans la Mantchourie orientale. Ils ne se rasent point la tête, suivant la coutume présente de l’empire ; ils ont les cheveux liés d’une espèce de ruban, ou renfermés dans une bourse. Ils paraissent plus ingénieux que les Yu-pi-ta-se. Ils répondirent fort clairement aux questions que leur firent les missionnaires sur la géographie du pays, et ils furent très-attentifs aux opérations mathématiques.

Ils apprirent aux missionnaires qu’il y a vis-à-vis de l’embouchure du Saghalien-oula une grande île habitée par des hommes qui leur ressemblent. Sur ce récit, l’empereur y envoya des Mantchous. Ils y passèrent sur des barques de ces Ke-tcheng-ta-se qui habitent sur les bords de la mer, et commercent avec les habitans de la partie occidentale de cette île. Si ces Mantchous en eussent parcouru et mesuré la partie méridionale de même qu’ils en avaient observé, en allant, la portion qui s’étend de l’ouest à l’est, et en