retournant au lieu d’où ils étaient partis, toute la côte du nord, on aurait une connaissance parfaite de cette île ; mais le manque de vivres les ayant forcés de revenir trop tôt, ils ne rapportèrent ni les mesures ni les noms des villages de la côte méridionale. Les habitans du continent lui donnent différens noms, suivant les divers villages de l’île auxquels ils ont coutume d’aborder ; mais le nom général qui lui conviendrait serait Saghalienanga-hata, île de l’embouchure du fleuve Noir. Le nom de Hu-yé, qu’on lui donne souvent à Pékin, est inconnu des Mantchous du continent et des habitans de l’île.
Les Mantchous rapportaient que ces insulaires n’ont ni chevaux, ni autres bêtes de somme ; mais qu’en plusieurs endroits ils nourrissent une espèce de cerfs domestiques qui tirent leurs traîneaux, et qui, suivant la description qu’ils en faisaient, sont des rennes.
Au delà du Saghalien-oula, on ne trouve plus que quelques villages des Ké-tcheng-ta-se. Le reste du pays n’offre qu’un désert, fréquenté seulement par des chasseurs de zibelines. Il est traversé par la chaîne des monts Hinkan-alin, fameuse dans ces régions. On y trouve quelques rivières assez considérables ; le Touhourou-pira, qui se jette dans l’Océan oriental, vient d’une autre chaîne de montagnes situées par 55 degrés de latitude, et qui marque le point de partage des eaux.
On voit encore dans ces contrées des ruines