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de villes. Fenegué-hotun, à cinq ou six lieues de Ningouta, n’est plus qu’un hameau. Odo-li-hotun était fort par son assiette. On n’y peut arriver que par une langue de terre qui fait comme une levée au milieu des eaux. On voit encore de grands escaliers de pierre, et quelques autres restes du palais ; ce que l’on ne rencontre nulle part ailleurs, pas même à Ningouta. C’est ce qui pourrait faire croire que tous les anciens monumens de la Mantchourie orientale sont l’ouvrage, non des Mantchous d’aujourd’hui, mais de ceux du douzième siècle, qui, sous le nom de Kin-tchao, étaient les maîtres du nord de la Chine, et avaient fait bâtir en divers endroits de leur pays des villes et des palais dont ils ne purent profiter dans la suite, parce qu’ils furent taillés en pièces par les Mongols et les Chinois réunis. Ceux qui échappèrent au carnage se sauvèrent dans les parties occidentales de leur ancien pays, habité aujourd’hui par les Ssolon-ta-tsé, qui se disent descendre des Mantchous. On peut donc conclure de ces faits que Poutai-oula-hotun fut bâtie aussi par les Kin-tchao. Il ne reste de cette ville qu’une pyramide d’une hauteur médiocre, et les ruines de ces murs, en dehors desquels sont les maisons habitées aujourd’hui par les Mantchous. Elle est à huit ou neuf lieues de Kirin-oula-hotun, sur le Songari, qui s’appelle en cet endroit Poutai-oula. C’est la moins considérable des quatre villes du gou-