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Des Mantchous, des Ssolons, et surtout les anciens habitans du pays de Tcit-cicar nommés Tagouris, forment la population de la ville de Tcit-cicar.

Cette nation, assez peu nombreuse, s’est soumise aux Mantchous dès le temps du père de l’empereur Khang-hi, dont elle implora la protection contre les Moscovites, qui, avec des barques armées, passant du Saghalien-oula dans le Songari-oula, couraient toutes les rivières qui entrent dans l’un et dans l’autre, et se faisaient craindre de toutes les nations mongoles placées sur les bords.

Les Tagouris sont grands, robustes, accoutumés de tout temps à semer et à bâtir, quoiqu’ils fussent toujours entourés de Mongols qui ne s’appliquent point à l’agriculture, et qui n’ont point de maisons. C’est le même peuple que les Russes nomment Daouriens.

Du commandant de Tcit-cicar dépendent les villes de Merghen-hotun et de Saghalien-oula-hotun. Merghen est à plus de quarante lieues de Tcit-cicar ; elle est beaucoup moins peuplée, et n’a qu’une enceinte. Le pays à l’entour de l’une et de l’autre n’est que médiocrement bon, car le terrain est sablonneux ; mais celui de Saghalien-oula-hotun est fertile, même en froment. C’est une plaine le long de ce beau fleuve, où l’on a bâti plusieurs villages. La ville est près du bord austral, bâtie comme Tcit-cicar, autant habitée et plus abondante en denrées.