possèdent sur le fleuve. Le désert propre à la chasse des martres zibelines aurait déjà été envahi par les Moscovites de Nip-tchou, si la ville de Yacsa, qu’ils avaient bâtie à quelques journées de l’ancien Aykom, en remontant le Saghalien, avait subsisté ; mais dans le traité de 1689 il fut stipulé qu’elle serait démolie, pour ôter par-là tout ombrage et tout sujet de querelle aux chasseurs mongols de ce pays. Ils font bonne garde ; ils ont des vedettes fort avancées, et un grand nombre de barques armées sur le Saghalien-oula.
La rivière de Saghalien reçoit celles de Song-pira, de Corfin-pira, et plusieurs autres, qui sont renommées pour la pêche des perles. Cette pêche ne demande pas beaucoup d’art. Les pêcheurs se jettent dans ces petites rivières, et prennent la première huître qui se trouve sous leur main. On prétend qu’il n’y a pas de perles dans le Saghalien-oula, mais, suivant les éclaircissemens que les missionnaires reçurent des mandarins du pays, cette opinion ne vient que de la profondeur de l’eau, qui ôte aux pêcheurs la hardiesse d’y plonger. On pêche aussi des perles dans plusieurs autres petites rivières qui se jettent dans le Nanni-oula et dans le Songari, telles que l’Arom et le Nemer, sur la route de Tcit-cicar à Merghen ; mais on assure qu’il ne s’en trouve jamais dans les rivières qui coulent à l’ouest du Saghalien-oula, vers les terres des Russes. Quoique ces perles soient fort vantées par les