Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/204

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gneusement vingt ou vingt-cinq lignes, surtout lorsqu’elles doivent être vues de l’empereur. Si les traits du pinceau sont d’une main pesante, qui les rend trop larges et trop pleins, s’il leur manque de la netteté, si les mots sont pressés ou inégaux, si on en a oublié un seul, il faut tout recommencer. Il n’est pas permis d’user de renvois ni d’additions marginales, ce qui serait manquer de respect au prince. Les inspecteurs de l’ouvrage rejettent toutes les feuilles où l’on aperçoit la moindre faute.

La seconde méthode est fort belle, et peu différente de la première, quoiqu’elle soit beaucoup plus aisée ; elle n’oblige pas de former à traits doubles les finales de chaque mot, ni de retoucher ce qui est écrit, quand le trait serait trop épais ou trop mince.

La troisième manière est plus différente de la seconde que celle-ci ne l’est de la première. C’est l’écriture courante ; elle est si prompte, que les deux côtés de la page sont bientôt remplis. Comme les pinceaux du pays prennent beaucoup mieux l’encre que nos plumes, on perd moins de temps à les tremper. Si l’on dicte à un écrivain, on est surpris de la vitesse avec laquelle on voit courir le pinceau. Ce caractère est le plus en usage pour les mémoires, les procédures de la justice et les affaires communes. Les trois méthodes précédentes ne sont pas d’une finesse égale, mais elles sont également lisibles.

La quatrième est la plus grossière, quoique