Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/205

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la plus expéditive et la plus commode pour un auteur, et pour ceux qui ont des extraits à faire, ou quelque chose à copier. Il faut savoir que dans l’écriture mantchoue il y a toujours un trait principal qui tombe perpendiculairement du haut en bas du mot. À gauche de ce trait on en ajoute en forme de dents de scie, qui font les quatre voyelles a, e, i, o, distinguées l’une de l’autre par des points qui se mettent à droite de la perpendiculaire. Un point opposé à la dent forme la voyelle e : si ce point est omis, c’est la voyelle a. Un point à gauche d’un mot près de la dent signifie n, et l’on doit lire alors ne : si le point est opposé à droite, on lit na : si à la droite d’un mot on trouve un o à la place d’un point, cet o marque que la voyelle est aspirée, et qu’il faut lire ho, he, comme en espagnol.

On se sert ordinairement d’un pinceau, quoiqu’on emploie quelquefois aussi une sorte de plume faite de bambou, et taillée à peu près comme celles de l’Europe. On commence par tremper le papier dans de l’eau d’alun, pour empêcher qu’il ne boive l’encre. Les caractères mantchous sont de telle nature, qu’étant renversés, on les lit également, c’est-à-dire que, si un Mantchou présente un livre ouvert dans le sens ordinaire, et si on le lit lentement, lui qui ne voit les lettres qu’à rebours, lira plus vite qu’un étranger, et le préviendra lorsque celui-ci hésitera. C’est pourquoi l’on ne saurait écrire en mantchou que ceux qui se trou-