mer tout ce qui était prononcé en langue mantchoue, traduisit sur-le-champ en latin une lettre au père Suarez, que le prince avait dictée dans sa propre langue. Il lui fit ensuite convenir que les caractères romains étaient préférables à ceux de la Mantchourie, parce que, malgré leur petit nombre, ils ne laissent pas d’exprimer quantité de mots chinois et mantchous, que sa nation ne peut écrire avec ses caractères. Il lui proposa pour exemple les mots prendre, platine, griffon, friand, qu’il fut impossible au prince de rendre dans sa langue, parce que le mantchou n’admettant point deux consonnes de suite, il ne pouvait écrire que perendere, pelatine, gheriffon et feriand. Le père Parennin lui fit encore observer que les Mantchous ne pouvaient commencer aucun mot par les lettres b et d, et qu’ils étaient forcés de leur substituer p et t comme dans bestia et deus, qu’ils écrivent pestia et teus. Les Européens ayant une infinité d’autres sons qui ne peuvent être exprimés par les caractères mantchous, quoiqu’un Mantchou puisse les prononcer, Parennin conclut que l’alphabet français avait beaucoup d’avantage sur celui de la Mantchourie.
Il objecta d’ailleurs au prince que chez les Mantchous la voyelle e est toujours ouverte, qu’à l’exception de quelques mots qui finissent par n, elle n’est jamais muette ; et que, dans ce dernier cas, aucun signe ne le fait connaître. Il ajouta que le même défaut se trouve