des yeux. Aussitôt que le koutouktou a pris sa place, le bruit des instrumens cesse, et le peuple, qui est assemblé devant le pavillon, se prosterne à terre, en poussant certaines acclamations à l’honneur de la divinité et de son prêtre. Alors des lamas apportent des encensoirs avec des herbes odoriférantes ; ils encensent d’abord les représentations de la divinité, ensuite le koutouktou. On apporte aussitôt plusieurs vases de porcelaine remplis de liqueurs et de confitures ; on en place sept devant chaque image de la divinité, et sept autres devant le koutouktou qui, après en avoir un peu goûté, fait distribuer le reste entre les chefs des tribus qui se trouvent présens, et se retire ensuite dans sa tente au son des instrumens de musique.
Le koutouktou des Kalkas n’est pas sans considération à la cour impériale. Si le désir de se conserver dans l’indépendance du dalaï-lama l’intéresse à gagner par des présens les favoris de l’empereur, la cour, qui a besoin de lui et de ses lamas pour contenir les Mongols de l’ouest dans la soumission, le traite dans toutes les occasions avec beaucoup d’égards. Il y reçut même une fois une marque de distinction fort extraordinaire. On célébrait la fête anniversaire de l’empereur Khang-hi, qui entrait alors dans la soixantième année de son âge : le koutouktou, ayant été averti de s’y rendre avec tous les vassaux de l’empire, fut dispensé de se prosterner plus d’une fois