Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/223

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devant sa majesté, quoique la loi ordonne trois prosternations, et cette distinction fut regardée comme un honneur sans exemple. Son intérêt le porte aussi à cultiver l’amitié des Russes de Sélinginskoi, avec qui ses sujets sont en commerce.

Les Kalkas avaient autrefois leur khan, qui descendait, comme les autres souverains mongols, de la famille de Gengis-khan ; mais ayant eu une guerre malheureuse avec les Eleuths, leurs voisins, vers la fin du dix-septième siècle, ils se rendirent vassaux de la Chine pour en obtenir du secours ; ils furent divisés en trois bannières, sous trois princes, dont l’un est régulo du troisième ordre ; le second, cong ou comte ; et le troisième a le titre de chaffak. C’est dans ce pays que sont les haras et les troupeaux de l’empereur : ces troupeaux et ces haras, affermés à des petits princes mongols, contribuent à les lui attacher. Ils n’ont point le pouvoir d’ordonner de la vie de leurs sujets, ni celui de confisquer leurs biens. La connaissance de ces cas est réservée à l’un des tribunaux suprêmes de Pékin, qui porte le nom de Mongol-chour-gan, ou de tribunal des Mongols ; mais quoique soumis, ces peuples ne paient point de tribut.

Les terres des Mongols sont peu propres au labourage, et manquent, en plusieurs endroits, de bois et d’eau ; elles abondent d’ailleurs en toutes sortes de gibier et de bêtes fauves, sans en excepter les espèces communes en Eu-