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chir la barrière qu’on lui oppose. Les chasseurs impériaux sont si prompts, qu’il arrive peu d’accidens.

Le pao est une sorte de léopard qui a la peau blanchâtre, et tachetée de rouge et de noir. Quoiqu’il ait la tête et les yeux d’un tigre, il est moins gros, et son cri est différent.

Les cerfs multiplient prodigieusement dans les déserts et les forêts de la Mongolie : on remarque de la différence dans leur couleur, dans leur grosseur et dans la forme de leur bois, suivant les différens cantons de cette vaste contrée. Il s’en trouve de semblables à ceux de l’Europe.

La chasse du cerf, que les Chinois nomment tchao-lou, c’est-à-dire l’appel du cerf, a tant d’agrément en Mongolie, que l’empereur Khang-hi y était quelquefois avant le lever du soleil. Les chasseurs portent quelques têtes de biches, et contrefont le cri de cet animal. À ce bruit, les plus grands cerfs ne manquent point de paraître ; ils jettent leurs regards de tous côtés ; enfin, découvrant les têtes, ils grattent la terre avec leurs cornes, et s’avancent furieusement ; mais ils sont tués par d’autres chasseurs qui sont en embuscade.

L’intrépidité des chevaux mongols est surprenante à la rencontre de bêtes aussi terribles que les tigres. Ils n’acquièrent néanmoins cette qualité qu’à force d’usage ; car ils sont d’abord aussi timides que les autres chevaux. Les Mongols ont beaucoup d’habileté à les dresser ; ils