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en nourrissent un grand nombre de toutes sortes de poils, et leur usage est de les distinguer par différens noms. Pour la guérison de leurs maladies, qu’ils connaissent parfaitement, ils emploient des remèdes dont nos chevaux ne se trouveraient pas mieux que de la nourriture mongole. Ils préfèrent, dans un cheval, la force à la beauté. Les chevaux de Mongolie sont ordinairement d’une taille médiocre ; mais dans le nombre il s’en trouve toujours d’aussi grands et d’aussi beaux qu’en Europe. Tels sont ceux de l’empereur et des grands.

Les terres des Kalkas ne sont pas riches en peaux de martres ; mais on y trouve en abondance des écureuils, des renards, et un petit animal semblable à l’hermine, qu’ils appellent tael-pi, dont on emploie la peau, à Pékin, pour faire des teou-pong, c’est-à-dire des manteaux contre le froid. Le tael-pi est une espèce de rat fort commun dans quelques cantons des Kalkas, qui creuse en terre des trous pour s’y loger. Chaque mâle se fait le sien : il y en a toujours un qui fait la garde, et qui se précipite dans son trou lorsqu’il voit approcher quelqu’un ; cependant la troupe n’échappe point aux chasseurs, lorsqu’ils ont une fois découvert le nid ; ils l’environnent, ils ouvrent la terre en deux ou trois endroits, ils y jettent de la paille enflammée pour effrayer les petits habitans, et sans autre peine, ils en prennent un si grand nombre, que les peaux sont à fort bon marché.

La pêche des Mongols n’est pas considéra-