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ble ; leurs rivières n’approchent pas de celles des Mantchous. Les esturgeons, qu’ils prennent quelquefois dans le Toula, viennent du grand lac de Baïkal, avec lequel cette rivière communique.

L’agriculture n’est pas seulement négligée dans les pays habités par les nations des Mongols ; elle y est condamnée comme inutile. Lorsque les missionnaires leur demandaient pourquoi ils ne cultivaient pas du moins quelques jardins, ils répondaient que l’herbe est pour les bêtes, et que la chair des bêtes est pour l’homme.

Les plaines de la Mongolie produisent quantité d’oiseaux d’une beauté rare. Celui dont on trouve la description dans Aboulghazi-khan, est apparemment une espèce de héron qui fréquente cette partie du pays des Mongols qui touche aux frontières de la Chine : il est tout-à-fait blanc, excepté le bec, les ailes et la queue, qu’il a d’un très-beau rouge ; sa chair est délicate et a le goût de la gelinotte.

C’est dans la Mongolie que se trouve Maï-ma-tchin, ville bâtie par les Chinois sur l’extrême frontière de leurs limites avec la Russie asiatique. Ce lieu est le principal siége de leur commerce avec Kiakta, ville de Sibérie dépendante du gouvernement d’Irkoutsk.

Les Russes appellent cette ville Kitaïskaiasloboda (bourg chinois) et Maïmatchin. C’est par corruption que cette nation, ainsi que les Mongols, ont adopté ce nom. Maï-ma-tchin