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vient de deux mots mantchous : maïma, qui signifie commerce, et tchen ou tchin, lieu entouré de murs. Les Mongols le nomment Daioergoe, et aussi Khadaldatchin, comme les Mantchous.

Cette ville est à soixante toises au sud du mur de Kiakta, sur un terrain uni, à certaine distance du ruisseau qui baigne la ville russe. Elle renferme près de deux cents maisons bâties les unes près des autres. Au milieu de l’espace qui sépare les deux villes, on a planté des poteaux de dix pieds de hauteur. Sur l’un est une inscription en langue russe ; sur l’autre on en lit une en mantchou.

Maï-ma-tchin est défendu par une enceinte en bois, que l’on a ensuite revêtue d’un fossé large de trois pieds. L’enceinte forme un carré dont la longueur est de 350 toises de l’est à l’ouest, et la largeur de 200 du nord au sud. Une porte est placée au milieu de chaque côté, et ces portes répondent aux deux grandes rues qui se croisent. Au-dessus des portes sont de petits corps-de-garde en bois pour la garnison chinoise, qui veille à la police, surtout pendant la nuit. Des Mongols portant des habits déguenillés, et armés de bâtons, composent cette garnison. En dehors des portes, les Chinois ont élevé un parapet de bois plus large que la porte et haut de quatre toises, pour empêcher de voir ce qui se passe dans les rues. Les maisons sont bâties à la chinoise. Les édifices publics les plus remarquables sont la maison de