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gure principale, ou sont placées dans des niches à droite et à gauche.

Devant ces idoles sont deux tables ou autels, sur lesquels, aux jours de fête et de prières publiques, on dépose de la pâtisserie, des fruits secs, du poisson, et des moutons entiers. On met devant tous les autels des urnes, des cassolettes remplies d’encens, des flambeaux et des lampes, dont plusieurs brûlent jour et nuit devant la principale idole. On remarque, entre autres, un vase qui a la forme d’un carquois rempli de petites plaques en roseau, sur lesquelles sont écrites des devises chinoises. Le jour de l’an, les Chinois tirent une de ces devises ; elles sont pour eux des oracles qui leur annoncent leur sort heureux ou malheureux dans le courant de l’année. À l’extrémité orientale de l’une des tables il y a un casque de bois vernissé en noir, que tous les dévots frappent avec une baguette en entrant dans le temple. Ce casque est regardé comme si sacré, qu’il n’est pas permis aux étrangers de le toucher, quoiqu’ils puissent tout voir, et même palper les idoles.

Le théâtre ressemble un peu à ceux des baladins d’Europe : cependant il est construit avec goût. À côté s’élèvent deux grands mâts sur lesquels on arbore, dans les jours de fête, de grands pavillons où sont peints des caractères chinois. On y joue de petites comédies en l’honneur des idoles. Les acteurs sont des garçons de boutique ; les spectateurs se tien-