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gieuses et vermoulues. On pèse toutes celles qui ont été reconnues bonnes, et on les paie au prix convenu en pelleteries. Tous les rebuts sont brûlés, de même que l’écorce des morceaux de choix.

Au sud-est de Maï-ma-tchin et de Nertschinsk, ville de Sibérie, se trouve Naoun, ville chinoise. Tous les ans il en part un détachement qui se rend à Zouroukhaïtou, fort sur la frontière de Sibérie, et sur l’Argoun, pour examiner les limites, conjointement avec les Russes. Ceux qui le composent apportent avec eux des marchandises, ce qui leur est permis par le traité de commerce. Les marchands de Nertschinsk, et d’autres villes, arrivent, de leur côté, à l’époque de cette visite, qui a lieu au mois de juillet. Quand ils ont terminé leurs affaires, ils quittent Zouroukhaïtou, qui n’est plus habité que par quelques Cosaques. Les marchands chinois, armés d’arcs et de flèches, ont l’air très-militaire. Les Russes les appellent Merguenzi, nom qu’ils donnent en général à tous les détachemens qui viennent sur les frontières ; mais ces marchands se désignent eux-mêmes par le nom d’Houssaï. Leur langage n’est ni le mongol ni le chinois ; ils ont avec eux des interprètes mongols. Ils mettent un mois pour aller de Naoun à l’Argoun ; ils s’y arrêtent un mois, puis se rassemblent pour s’en retourner. Les uns prennent au sud, d’autres descendent dans de petits bateaux l’Argoun et l’Amour, ou Saghalien-oula, jus-