Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tagnes et des steppes élevées se fane et se dessèche ; ces hauteurs fourmillent de sauterelles, qui marquent le changement de saison en s’élevant avec bruit dans l’air.

La majeure partie des montagnes de ces contrées n’est composée que de roches qui tombent aisément en efflorescence. Ces particules, charriées et dispersées par les vents, les pluies, les eaux de neiges et les égouts des ravins, sont réduites en sable, et remplissent les vallons et les plaines. L’élévation du sol qui est exposé aux frimas influe sur le climat, de même que dans toutes les contrées montagneuses. La Daourie, ou le pays que traverse l’Argoun, est bien plus froide que les régions qui sont plus à l’ouest, quoique situées sous le même parallèle. L’air de la Daourie est le même que celui des Alpes. Ce pays a la température de ceux qui se trouvent au nord d’une chaîne de montagnes où l’influence des vents du sud est interceptée ; il est exposé aux vents du nord qui viennent de la mer glaciale, et qui sont très-froids, même en été. Ce sont aussi les vents dominans de la Sibérie.

On ne voit, pour ainsi dire, que des forêts de pins en Daourie et près du Selenga, parce que le terrain est partout sablonneux. Ces forêts ne couvrent ordinairement que les flancs les plus élevés et les cimes des montagnes ; leur aspect anime le paysage ; celles qui garnissent le centre de la chaîne sont composées de mélèses, de diverses espèces de pins, de