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dix-huitième, les autres tribus kalmoukes, et surtout les Kochots, les Derbets et les Koïtes. Ils ont soutenu des guerres sanglantes contre les Mongols et l’empereur de la Chine ; mais elles ont fini par leur asservissement total et leur dispersion. Avant cette malheureuse époque, on pouvait évaluer leur nombre à cinquante mille combattans, en y comprenant les Derbets. Ils passaient pour la horde la plus belliqueuse, la plus puissante, et la plus riche en bétail. Leurs principales habitations, au commencement de leur prospérité, occupaient les bords du Balkook-nor, qui les séparait des Kirghis, les cantons arrosés par le Tschni, l’Ili et l’Enil, qui se jettent en partie dans ce lac ; l’angle formé par les monts Allaki et Altaï, la source de l’Irtich et les bords des rivières et ruisseaux qui s’y jettent au midi. À l’époque de l’apogée de leur puissance, toutes les villes boukhares jusqu’à Kachegar, une partie des Karacalpaks, qui habitent les bords du Talus et les sources de la Sirdaia, les Kirghis qui sont au midi des monts Altaï, un peuple tartare qui vivait dans le même pays, vers le Look-nor, relevaient de leur chef ou kontaïdchi, et lui payaient tribut. Les Soungars appelaient les Kirghis Bourouts. Leurs remparts contre les Mongols étaient les hautes montagnes de Bogdo-oala, qui joignent la chaîne altaïque à l’Allakite. Les Kon-taïdchis avaient leur résidence sur les beaux plateaux des collines qui environnent la partie supérieure de l’Ili. C’est