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par cette raison que les Chinois, en parlant des Soungars, les appellent encore aujourd’hui Ilis. Deux monastères considérables occupés par des lamas, étaient situés sur l’Ili ; ils ressemblaient à des villes importantes. Dans le temps de la dispersion des Soungars, une grande partie de ce peuple se répandit, à ce qu’on prétend, dans l’intérieur de l’Asie, et jusque dans les villes des Ousbeks. Plusieurs milliers d’entre eux se réfugièrent dans la Sibérie, et furent incorporés parmi les Kalmouks du Volga ; le plus grand nombre se mit sous la protection de la Chine. Les prêtres soungars estiment la population de leur tribu à vingt mille familles au plus, en y comprenant les Derbets.

Les Derbets, qui occupaient d’abord les contrées arrosées par le Koko-nor, se retirèrent sur les rivages de l’Irtich, lors des troubles excités par les Mongols. Ils se séparèrent en deux corps : celui qui se réunit aux Soungars fut enveloppé dans leur ruine. L’autre s’avança toujours plus à l’ouest, entra sur les terres de la Russie, s’approcha de l’Iaïk et du Volga, et s’étendit enfin jusqu’aux bords du Don.

Il paraît que les Torgots se sont séparés plus tard que les Soungars et les Derbets, pour former une tribu particulière. Plusieurs Kalmouks tirent leur dénomination de tourouk ou tourougout, qui signifie géans ou hommes de haute stature. Ils assurent qu’un des corpsqui composaient la garde de Gengis-khan por-