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tait ce nom. Les nobles torgots se prétendent issus de ce corps. Ils se sont séparés de bonne heure des Soungars, ont été gouvernés par leurs propres princes, ont gagné vers l’occident, et sont parvenus aux steppes du Volga. Ils ont vécu entre ce fleuve et l’Iaïk pendant près d’un siècle, sans avoir de guerres sanglantes à soutenir. Leur population s’est élevée à soixante mille hommes ; mais il n’en reste que six à sept mille près du Volga. On rapporte que les autres ont péri, pour la plupart, par famine, d’une manière violente, ou en traversant les steppes des Kirghis.

Les Barga-bouriats cherchèrent, sous le règne de Gengis-khan, un asile dans les pays montagneux situés au nord du lac Baïkal. Le plus grand nombre les habitent encore aujourd’hui, et leur tribu est encore assez puissante. S’ils n’ont pu se soustraire aux armes de ce conquérant, il paraît du moins qu’ils se mirent en liberté au moment où la monarchie mongole s’établit à la Chine, époque à laquelle les tribus qui parcouraient les contrées éloignées se séparèrent. Ils sont tous actuellement sous la domination de la Russie.

Les Kalmouks sont d’une taille médiocre, mais bien prise, et très-robustes. Ils ont la tête fort grosse et fort large, le visage plat, le teint olivâtre, les yeux noirs et brillans, mais trop éloignés l’un de l’autre, et peu ouverts, quoique très-fendus. Ils ont le nez plat et presque de niveau avec le reste du visage ; de sorte qu’on