que le mélange du sang russe et tartare avec le sang kalmouk et mongol produit de très-beaux enfans, tandis que ceux d’origine kalmouke et mongole ont des figures très-difformes jusqu’à l’âge de dix ans ; ce n’est qu’en grandissant que leurs traits prennent une forme plus régulière. Au reste, le mélange du sang kalmouk avec le sang européen laisse des traces ineffaçables jusque dans les générations les plus reculées. On le reconnaît surtout au nez camus et écrasé vers le front.
Les Éleuths ont l’odorat très-subtil, l’ouïe très-fine et la vue singulièrement perçante. Cette subtilité de l’odorat leur est fort utile dans leurs expéditions militaires pour sentir de loin la fumée du feu, ou l’odeur d’un camp, ou pour se procurer du butin. Un grand nombre, en mettant le nez à l’ouverture d’un terrier, disent si l’animal s’y trouve ou en est sorti. Ils savent distinguer par l’ouïe, à une distance considérable, le bruit des chevaux qui marchent, les lieux où l’ennemi se trouve, ceux où ils pourront rencontrer un troupeau, ou quelque pièce de bétail égarée. Il leur suffit, pour cela, de se coucher à terre, et de mettre une oreille contre le sol. Mais la perspicacité de la vue des Kalmouks est plus étonnante encore ; souvent, quoique placés sur un lieu peu élevé, au milieu de déserts immenses, absolument plats, malgré les ondulations de la surface, et les vapeurs que les grandes chaleurs attirent, ils aperçoivent les