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longue et sans manches, faite d’une belle étoffe, et qu’elles portent comme un manteau de housard. La veste de dessous est boutonnée ; la chemise est ouverte par-devant, de sorte qu’elles peuvent se découvrir la gorge jusqu’à la ceinture ; en été, les jeunes filles l’ont découverte.

Sans la coiffure, on distinguerait à peine les femmes des hommes ; elle sert aussi à mettre une différence entre les femmes et les filles. Les hommes ont la tête rasée, ne gardant sur le sommet qu’une petite touffe de cheveux, dont ils forment de petites nattes ; les riches en ont deux ou trois ; les pauvres se contentent d’une seule. Presque tous les Torgots portent, été et hiver, de petits bonnets ronds fourrés ; mais les Soungars ont en été des chapeaux couverts de feutres semblables à ceux des Chinois : ils sont moins grands et ont un bord plat. Les bonnets sont ornés d’une houppe de soie ou de crin d’un rouge éclatant, et bordés de peau. Les Kalmouks, comme tous les peuples mongols et tartares, ont les oreilles très-éloignées de la tête ; ce qui est dû à l’usage d’avoir toujours le bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles. On s’en aperçoit davantage aux Kalmouks, parce qu’ils ont les oreilles fort grandes.

Ils rasent la tête à leurs enfans mâles, dès le plus bas âge ; les femmes, au contraire, sont fort jalouses de leurs cheveux. Les jeunes filles courent avec les cheveux épars jusqu’à l’âge de