dix ou douze ans, époque de leur nubilité. On leur fait alors des tresses qui entourent leur tête. Les femmes portent deux tresses qu’elles laissent pendre sur leurs épaules. Celles du peuple les mettent dans un étui de toile pendant leur travail. Les bonnets des filles ressemblent beaucoup à ceux des femmes. Les pauvres ne les mettent que lorsqu’elles se parent ou qu’elles sortent. Ces bonnets sont ronds, garnis d’une large bordure de poil ; le fond est d’étoffe : ils sont si petits, qu’ils ne couvrent que le sommet de la tête. Les bonnets des femmes riches sont d’une superbe étoffe ou de soie, ornés d’une large bordure retroussée, fendue par-devant et par-derrière, et doublée de velours noir. Le dessus du bonnet est orné d’une grosse houppe communément rouge. Les femmes kalmoukes portent ordinairement des boucles d’oreilles.
Le rouge est la couleur favorite des Eleuths. Leurs princes ou mirzas, quoique fort mal parés d’ailleurs, ne manquent jamais de porter une robe d’écarlate dans les occasions d’éclat. Les mirzas seraient plutôt sans chemise que sans cette précieuse robe, et les femmes de qualité auraient fort mauvaise opinion d’elles-mêmes, si cet ornement leur manquait. Le plus vil Kalmouk affecte de porter la couleur rouge : ce goût s’est répandu jusqu’en Sibérie. En un mot, on fait plus dans toute l’Asie septentrionale avec une pièce d’étoffe rouge qu’avec le triple de sa valeur en argent.