L’intérieur du ménage regarde les femmes. Les hommes n’ont d’autre occupation que de construire les tentes, et d’y faire les réparations nécessaires ; ils passent le reste du temps à la chasse, au soin de leurs troupeaux, ou bien à se divertir. Les femmes, au contraire, sont toujours occupées à traire les bestiaux, à préparer les peaux, à coudre, ou à d’autres ouvrages domestiques. Elles démontent les tentes lorsqu’on change de séjour, les chargent sur les bêtes de somme, et les remontent quand on est arrivé au nouveau campement. Mais ce qui est bien plus singulier, c’est que la femme selle le cheval et le conduit devant la porte, lorsque le mari va en campagne. Elles ont tant d’occupations, qu’on les voit rarement oisives.
Les Kalmouks vivent de leurs troupeaux, qui sont toute leur richesse. Ils consistent principalement en chevaux et en moutons. Ils ont fort peu de bœufs et de chameaux.
Leurs chevaux sont un peu plus petits que ceux des Kirghis, assez hauts, avec les jambes déliées ; ils ne sont ni beaux ni laids : ils ne valent rien pour le trait, parce qu’ils sont trop fougueux et trop faibles pour cette sorte de service ; mais en revanche aucune race de chevaux ne peut leur être comparée pour la course, non plus qu’aux chevaux des Kirghis. Ils ne connaissent d’autre fourrage que celui qu’ils trouvent en pâturant toute l’année dans les steppes. On peut les conduire où l’on veut,