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sans aucune inquiétude pour leur nourriture : les chevaux des autres peuples nomades des steppes sont de même. Il serait très-difficile de les accoutumer au fourrage que l’on donne aux chevaux en Europe ; et en voulant leur donner plus de force, on augmenterait leur fougue. Quelques Kalmouks possèdent jusqu’à deux mille chevaux et du bétail à proportion. Ils coupent la plus grande partie de leurs jeunes chevaux. Ils laissent toujours les étalons avec les jumens, afin de ne jamais manquer de lait.

Les moutons des Kalmouks sont assez gros ; ils ont la queue fort courte, et comme ensevelie dans une pelote de graisse qui pèse plusieurs livres. Leurs oreilles sont pendantes ; leur laine n’est pas très-mauvaise ; bien peu ont des cornes. On les laisse paître librement l’hiver comme l’été, sans les abreuver, pour les forcer à manger de la neige. Les Kalmouks ont quelques chèvres dans leurs troupeaux. Elles ont aussi les oreilles pendantes ; elles sont ordinairement tachetées de plusieurs couleurs : elles ont de longs poils aux cuisses : on en voit beaucoup sans cornes.

Les Kalmouks élèvent fort peu de chameaux, parce qu’il faut trop de temps à ces animaux pour se multiplier. Ils en ont cependant de deux espèces ; des dromadaires qui n’ont qu’une bosse, et des chameaux qui en ont deux. Le nombre de chameaux que les Kalmouks possèdent suffit pour leur usage ; ils en vendent