Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/269

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maux carnassiers les moins gras. Lorsqu’ils ont trop de viande en été, ils la coupent par bandes ou languettes minces qu’ils font sécher au soleil, ou qu’ils pendent à la fumée du foyer de leurs tentes, s’il pleut. Cette viande, ainsi séchée, se conserve pour l’hiver ou pour les voyages. Les Kalmouks font aussi usage pour leur nourriture de plusieurs racines sauvages, par exemple, des nœuds de celle du bodmonsoc (phlomis tuberosa) ; ils les réduisent en poudre lorsqu’ils sont bien secs, et en font une bouillie avec du lait. Ils mangent aussi la racine du sokhnok (lathyrus tuberosus), qu’ils font cuire avec la viande, et celle d’une espèce de crombe. Au lieu de thé, qu’ils préparent à la mongole, avec du petit-lait et du beurre, les Kalmouks pauvres boivent l’infusion des feuilles d’une petite réglisse qui croît dans les lieux les plus arides des steppes.

Les femmes kalmoukes ne manquent pas d’habileté pour tanner les peaux de différens animaux. Lorsqu’elles veulent apprêter convenablement les peaux de moutons fines, elles les lavent dans l’eau, et les étendent à l’air pour les faire un peu sécher ; puis elles les raclent du côté intérieur avec des couteaux émoussés, tant pour ôter tous les petits morceaux de chair et les nerfs qui peuvent y rester que pour ouvrir les pores ; elles les étalent ensuite sur des couvertures de feutre, et les enduisent trois fois par jour avec le résidu de l’eau-de-vie qu’elles salent un peu. Trois jours