Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/270

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après, elles les font entièrement sécher, les foulent avec les mains, et les roulent en tout sens sur les genoux, pour les rendre souples et moelleuses. Ces opérations finies, elles fument ces peaux pour que l’humidité ne les gâte pas, et pour les mettre en état de mieux résister à la pluie : elles allument à cet effet, dans une fosse, un petit feu qu’elles alimentent avec du bois pouri bien sec, du fumier séché, et d’autres matières propres à donner beaucoup de fumée. Elles regardent le fumier de brebis comme le meilleur pour cet usage. La fosse est entourée de piquets fichés en terre, et rapprochés par leur sommité en forme de cône ; elles les couvrent complètement de peaux pour concentrer la fumée, et changent de temps en temps ces peaux de place, mettant dessus celles qui étaient par-dessous, afin qu’elles soient toutes également fumées. Une heure suffit pour cette opération, qui les durcit un peu ; c’est pourquoi on les foule de nouveau pour les ramollir ; on les frotte avec de la craie réduite en poudre ; on les gratte, on les polit avec des couteaux bien affilés, et on les blanchit de nouveau avec de la craie. On finit par les battre avec une houssine pour en faire sortir toute la poussière.

Lorsque les femmes kalmoulkes ne veulent pas se donner tant de peine, ou qu’elles n’ont à apprêter que des peaux grossières, elles les frottent et les imbibent seulement d’une bouillie faite avec des cendres et de l’eau salée, plus